mardi 16 février 2010

Quelle garantie pour ces médicaments ?

S’il existe quelque chose dont on se plaint à Kinshasa, c’est la façon dont les médicaments sont vendus et conservés  parfois même par les pharmaciens.

Les difficiles conditions de survie font que le pays marche au rythme de l’informel, les petits commerces des particuliers qui pullulent ici et là. Parmi ceux qui se lancent dans ces petits commerces, on en trouve qui vendent des médicaments, parfois étalés sur la route, histoire que les passants voient bien qu’ils ont la marchandise et que point n’est besoin d’aller plus loin, dans une pharmacie, surtout que chez eux, le prix est encore plus bas.

Même les pharmacies ne sont pas épargnés par ces mauvaises conditions des ventes et de conservations. Cela s’explique aussi parmi les faits que certains personnes qui y vendent ne détiennent même pas un diplôme dans une science proche de la médecine.

Mauvaise-conservation-usage-vente-medicaments

 

Dernièrement, j’ai sans succès sillonné tout le quartier à la recherche d’un médicament pour ma mère qui ne se sentait pas bien. C’est alors que j’ai pris un autre médicament proche de celui que je cherchais. Mais, quelle ne fut ma surprise de voir la façon dont il me fut servi, dans un des sachets que les femmes utilisent pour vendre le farine de manioc, de maïs, l’huile de palme ou d’olive,  emballer les poissons, bref, un sachet multi usage dans les petits commerce.

Là, je me suis vraiment demandé de quelle garantie pouvaient être des médicaments vendus dans de telles conditions.

lundi 15 février 2010

Il faut descendre à la rivière

Voici une phrase que je n’aime pas du tout entendre “Il faut descendre à la rivière”. Non Michèle, je ne suis pas un ennemi de la nature. Mais, chez moi, rivière rime avec corvée et quand je dis corvée, c’est vraiment une corvée déplaisante (pour moi en tout cas).

 

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En effet, mon quartier ne se spécialise pas seulement dans les coupures intempestives d’électricité (comme le reste de Kinshasa d’ailleurs), parfois, c’est aussi l’eau qui manque à l’appel.

Je me rappelle que lorsque nous sommes arrivés dans ce coin que l’on surnomme “Tcharikani"” (ville sans loi), l’eau ne collait que la nuit (très rarement pendant la journée). On était obligé de laisser un robinet ouvert (très souvent celui de la baignoire) afin d’entendre le bruit de l’eau quand elle coulerait. C’est dire qu’on ne dormait que d’une oreille. Ce trésor auquel on attribue le don de la vie ne se pointait qu’entre minuit et 3 heures du matin, pour le jour on ça coulait. Parfois, on passé plus de trois jours sans que le robinet ne puisse faire entendre sa voix vitale.

Quand les réserves tarissent à la maison, la solution la plus simple est d’aller se ressourcer à '”la rivière”.  C’est comme ça qu’on a l’habitude d’appeler le petit cours d’eau qui se trouve à une centaine de mettre de la maison.

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Le problème n’est pas tant d’aller se ressourcer à la rivière, mais c’est plutôt par rapport à la configuration géographique dans laquelle on se trouve. Je vis dans un coin montagneux avec beaucoup d’érosions, c’est pour cela que le nom de ma commune est précédé d’un Mont (Mont-Ngafula). Descendre la pente pour atteindre la source n’est pas un problème, cela se fait aisément. Mais, monter avec le plus de 20 litres d’eau (d’habitude  j’en amène 42 litres), c’est essoufflant.

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Pour diminuer un tant soit peu la quantité de litres à ramener à la maison, certains en profitent pour faire la lessive ou la vaisselle à la rivière. 

Comme il faut terminer sur note positive, il serait important de souligner que même s’il nous arrive encore de descendre quelques fois à la rivière, depuis quelques mois nous recevons de l’eau presqu’en permanence, et avons donc retrouvé le réconfort qu’il y a à se laisser sous la douche pendant que l’eau coule sur son corps. 

dimanche 31 janvier 2010

Un nouveau salon de coiffure pour mon quartier

Depuis la fin du mois de décembre dernier (2009), mon quartier s'est doté d'un salon de coiffure.

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Il n'est certes pas le premier, je me rappelle qu'il y en avait un en l'an 2000, mais ça faisait un bon bout de temps qu'on en avait pas vu un dans le coin. Ce nouveau salon est tenu par un jeune homme qui doit avoir entre 15 et 18 ans (vu sa taille, il me faudrait plus que l'apparence pour déterminer l'âge exact).

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Le jour où j'y mettrais les pieds, j'espère garder quelques images à publier ici. En attendant, je continue à recourir aux services de  mon jeune écolier voisin qui a l'exclusivité sur ma tête depuis plusieurs mois maintenant (encore que je me coiffe rarement plus d'une fois par mois).

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S'il vous arrive de passer par mon quartier, surtout retenez qu'il y a un salon de coiffure qui peut vous offrir ses services.

jeudi 28 janvier 2010

Films: La piraterie se porte bien à Kinshasa

Piraterie des films ? On connaît pas ce vocabulaire à Kinshasa.

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Besoin d'un film ? Pas besoin d'aller dans une salle de cinéma  pour ça. Et puis je suis sûr que vous aurez difficile à en trouver une qui répond au standard normal à Kin. Les seuls soi-disant salles de cinéma que l'on voit ici et par là, sont en fait des salles dans lesquelles un particulier a mis à la disposition du public un poste téléviseur (souvent un grand) et un bon dvd.

La venue des marchands asiatiques avec leurs produits à prix abordable a rendu possible l'obtention d'un lecteur dvd pour le kinois moyen (à 50$ vous pouvez en trouver un). Elle semble aussi avoir déclenchée la prolifération des compilations des films vendus à moindre coût.

Vous avez ainsi la possibilité d'avoir un dvd contenant entre 5 et 12 films à moins de 5$. Je puis vous assurer que vous aurez l'embarras du choix, entre la saison complète de votre série préférée, une compilation des meilleurs films de votre acteur préféré,  pourquoi pas les derniers épisodes de Dora l'exploratrice ?

Piraterie-films-kinshasa

Il est vrai qu'on appelle tout ça de la piraterie, mais il semble que la loi congolaise à difficile à s'appliquer. Et puis, rares sont les personnes qui ont conscience l'illicéité de ces films qu'on commence à étaler à tout bout de champs.

Heureusement pour les kinois qu’Interpol ne circule pas dans les rues pour faire des perquisitions, sinon qui sait le nombre des kinois qui seraient sous les verrous pour vente ou achat des films piratés.

Quand cette avenue concurrencera-t-elle les champs Elysées ?

J'entend souvent dire que l'avenue des champs Elysées à Paris est la plus belle du monde.

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Je me demande bien à quelle époque l'avenue qui mène vers chez moi pourra concurrencer celle de Paris ? Peut être en 2020, puis qu'il y a des photos qui circulent par email dans lesquelles ont fait une projection très optimiste de ce que sera Kinshasa (et le reste du Congo) cette année là.

Kinshasa

Boma

 

Uvira

Lubumbashi


Kikwit

Mbuji Mayi


Kananga

Kisangani


Mwene Ditu

Qui vivra verra.

L'empire attaque tout le monde

Quand c’est l’empire qui commence par attaquer, qui va faire la contre attaque ? Pas Skywalker à mon avis.

boutique-chinois-quartier

L'année 2007 avait vu, entre la Chine et la RDC, la signature des contrats qui continuent à faire couler beaucoup d'encre de la part de la communauté internationale et de l'opposition ici. Quand on sait que Dominique Strauss-Kahn était venu au pays pour parler de ces fameux contrats et que Sarkozy avait pointé un doigt contre ceux-ci lors de son passage à Kinshasa, on ne peut que s'imaginer jusqu'à quel point les occidentaux ne sont pas content de voir la Chine recevoir les clés de la reconstruction de la RDC.

Sans entrer dans les détails, ni souligner ce qu'il y a bien ou de mauvais (et de pire de bien sur) dans ces fameux contrats chinois, je voulais juste souligner ici un fait anodin qui a pris de l'ampleur depuis la signature des accords sino-congolais.

On voit débarquer dans chaque quartier, à chaque carrefour de Kinshasa une boutique tenue par les chinois. A la différence des libanais qui sont concentrés dans le centre ville, les chinois jouent sur la proximité avec la population, lui épargnant ainsi plusieurs heures pénibles dans les transports en commun.

Il y en a même qui sont allé jusqu'à vendre une nouvelle recette des beignets (avec des amarantes), à la grande surprise du commun des mortels d'ici.

La question que l'on est en droit de se poser est celle de savoir si tout ceci est légal, car il paraîtrait que selon la loi, les étrangers n'ont pas le droit de faire du commerce en détails au pays. Cette mesure se comprend quand on sait que la majorité de la population vit de l'informelle, du jour au jour. Alors, imaginez le grand damne de la petite dame qui a sortie sa table devant la parcelle pour vendre quelques beignets afin de s'acheter un repas pour la famille en cours de journée : Tous ses clients sont allés voir ces drôles des femmes venues du soleil couchant et qui font du beignet mélangé à un légume de troisième classe à Kinshasa.

Je comprend bien que l'empire s'attaque à ceux qui ont sa taille (les pays développés) en leur piquant des clients comme la RDC, mais je n'arrive pas à comprendre que l'on ramène le combat au détail, en s'attaquant aussi aux moyens de survie (pas de vie) des ménages kinois.

Notez que j'ai rien contre les chinois, j'irais d'ailleurs acheter des baffles pour mon ordi dans leur boutique du quartier (même si j'ai beaucoup hésité pour la webcam, j'avais des doutes sur sa durée de vie).

mardi 26 janvier 2010

Vol de câble électrique à Kinshasa

Les fréquentes coupures intempestives d'électricité sont devenues une aubaine pour les voleurs de Kinshasa qui en profitent pour voler nuitamment les câbles électriques reliant les différentes habitations aux poteaux placés sur les avenues.

Vivant dans un quartier qui connait une instabilité permanente du courant électrique (ça fait plus de 10 ans que ça dure), nous avons aussi été victime de ce genre de vol. La photo ci-dessous illustre le manque d'un câble aérien de courant qui allait de notre maison jusqu'au poteau de la deuxième photo.
 
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Pour ne plus subir ce sale traitement, nous avons été obligés d'enterrer le câble qui alimente la maison en électricité. Il ne faut pas être Michaël Scofield pour deviner par où passe le câble sur cette image.

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Seulement, il semble que même ce procédé ne décourage pas du tout les voleurs. Nos voisins d'en face ont été volé à deux reprises malgré cette méthode. Même qu'une fois, comme le courant avait fait plusieurs jours sans pointer son nez, ils ont été surpris de constater que lorsque le quartier fut à nouveau éclairer aucune lumière ne se manifestait chez eux. Croyant à une panne à logette, ils vérifièrent l'installation sans succès. Qu'elle n'a été leur surprise de constater qu'en fait, le câble qu'ils avaient enterré avait été soigneusement déterré et que les voleurs avaient pris le soin de recouvrir le trou qu'ils avaient fait en creusant. Résultat, au matin ils n'y virent que du feu, restant ainsi plusieurs jours sans même savoir qu'on leur avait déjà volé le câble.

Connaissant cette anecdote, nous avions pris soin de creuser un trou plus profond et de bien y coincer le câble avec des pierres et autres obstacles. Mais, malgré cela un voleur avait eu l'audace de tenter de nous le piquer une fois de plus. Il avait déjà coupé le câble à l'endroit où il entre dans la logette, mais avait eu du mal à le déterrer. Je crois qu'il avait été tellement déboussolé qu'il avait même oublié sa pelle qu'on avait retrouvée le matin sur le lieu du crime manqué.

Le jour où ces vols prendront fin, ce n'est pas moi qui serais fâché.

Un taxi bus coincée dans l'eau : une scène familière à Kinshasa

Les routes de Kinshasa sont pleines de nids de poule et vu que l'urbanisation et la salubrité semblent ne pas faire partie du vocabulaire de la place, les canivaux bouchés ou leur absence provoquent la stagnations des eaux sur les routes ainsi que leur destruction.

C'est comme ça qu'il n'est pas difficile de rencontre une route entrecoupée par une sorte d'étang formé par les eaux des pluies mal canalisées. Le plus célèbre de ces énormes flacs d'eaux restera peut être le très populaire Libulu Manzengele, que le gouvernement s'était empressé de faire disparaître à cause de sa popularité.

taxis bus coincée dans l'eau à Kinshasa


Il reste quand même des coins où l'on peut rencontrer des taxis bus coincée dans l'eau et dont les passagers sont évacués portés sur les dos des badeaux du coins. Carrément la honte.




Espérons qu'avec les 5 chantiers lancés par le Président Kabila, ces taxis bus coincés dans les eaux ne seront plus que de l'histoire ancienne à Kinshasa (je ne sais pas si c'est le cas partout au Congo).

Qui vivra verra !